S405-e4
V241022-V250517
La Peur
("Stress"-4)
_________________________
Fonction de la Peur
La Peur est une émotion à notre disposition pour faire face à un danger.
Par exemple : face à une menace d'être tué(e), lorsque le danger menace notre existence Physique, la peur va contribuer à garder en vie notre corps (notre Niveau-A [1] ).
Elle devrait déclencher une réaction bien connue : la fuite ou l'attaque [2].
Nous partageons cette réaction avec des animaux, mais elle est plus complexe chez les humains.
La Peur a, à la fois une dimension physiologique (Niv-A), partagée avec le monde animal, et une dimension psychologique (notre Niveau-C [1]) spécifique aux humains.
Ces derniers auront une réaction plus complexe qui peut "empêcher" ou "transformer" la réaction naturelle de fuite-attaque.
Cela est dû, chez les humains, à l'existence et l'influence de leur Psychisme (Niv-C), leur Vie en Société (notre Niveau-G [1]), leur Vie Culturelle (notre Niveau-U [1])
Une réaction utile aux 4 Niveaux A, C, G et U d'une Personne
Tout comme pour une menace physique :
Face à un traumatisme émotionnel fort, lorsque cela menace notre existence Psychique, la peur va contribuer à garder en vie notre Psychisme (Niv-C).
Face à une menace existentielle, sociétale et/ou communautaire, lorsque cela menace notre existence Sociale et/ou Culturelle, la peur va contribuer à garder en vie notre identité Sociale et/ou Culturelle (Niv-G et/ou Niv-U).
Les mécanismes Physiologiques (au Niveau-A)
Face à une menace perçue, l'amygdale (système limbique) déclenche une réaction en chaîne. Les glandes surrénales libérent principalement de l'adrénaline [3] et le cerveau principalement de la noradrénaline [4]. Ces deux hormones et neurotransmetteurs participent à l'accélération du rythme cardiaque et préparent le corps à fuir ou attaquer.
Attaquer nécessite d'acheminer plus de sucre vers les muscles du combat. La couleur rouge du sang transparaît.
Fuir nécessite un apport d'énergie mais moins que pour combattre, juste ce qu'il faut pour fuir. Le sang se retire du reste qui refroidit. On devient pâle. On tremble pour réchauffer le corps refroidi.
La Peur est donc une émotion déclenchée pour mobiliser rapidement ses ressources pour faire face à un danger ou à un défi physique, ce qui explique pourquoi l’adrénaline est appelée "hormone du stress" ou "hormone d’urgence". Elle mobilise de l'énergie pour une réaction rapide.
L'inhibition de l'action : une troisième réaction
Henri Laborit [5] a enrichi ce modèle en introduisant une troisième réponse possible, autre que fuite-attaque, face à la menace : l’inhibition de l’action.
Lorsqu’un individu ne peut ni fuir ni attaquer, il se retrouve dans un état de "paralysie", une impossibilité d’agir qui entraîne des conséquences psychologiques et physiologiques profondes (stress chronique, pathologies diverses). Il ressemble à un lapin figé, la nuit, ébloui par les phares d'une voiture. Une réaction non résolutoire, non protectrice de la vie, quasi suicidaire et, chez les humains, quasi névrotique.
L'Angoisse
Nous considérerons l'angoisse comme un sentiment associé à l'émotion Peur. Pour faire comprendre la difference entre l'angoisse et la peur, entre un sentiment et une émotion, imaginons-nous entrer dans un forêt où, nous dit-on, se trouve un animal sauvage. Durant toute notre traversée nous serons angoissés. Un sentiment qui peut durer longtemps. Mais au moment où nous serons face à l'animal sauvage nous aurons peur. Une émotion brutale, de courte durée, avec toutes les conséquences physiologiques, la fuite, ou l'attaque, ou la paralysie.
Et puis après ?
Nous venons de commencer à faire connaissance avec la première des quatre émotions-clés (peur, colère, peine, joie).
Qu'allons-nous aborder ensuite ? Nous nous intéresserons au devenir de chaque emotion-clé qui a été "chargée", aux différentes manières, "en croissance" et "en survie" de "décharger" le stress occasionné.
Mais avant cela continuons à faire connaissance avec les trois autres émotions-clés comme nous venons de le faire avec la Peur.
_________________________
Vos commentaires et questions sur cette série "Stress" (S405) sont les bienvenus ! Cliquer pour cela sur le bouton ci-dessous "Laisser un Avis".
_________________________
Bientôt
L'Épisode-Suivant : La Colère.
_________________________
Références
[1] Voir la série, d'initiation au Modèle-2L, sur la Matrice-2L.
[2] Walter Bradford Cannon, The Wisdom of the Body, 1932, W.W. Norton & Company. Le concept de fuite (flight) ou attaque (fight) trouve ses origines dans les travaux de ce physiologiste.
[3] L'adrénaline : une hormone et un neurotransmetteur, produite principalement par les glandes surrénales, libérée dans le corps lors de situations de stress, de peur ou d’effort intense, pour préparer l’organisme à réagir rapidement, provoque : Accélération du rythme cardiaque / Augmentation de la pression artérielle / Dilatation des bronches et des pupilles / Libération d’énergie (hausse du taux de sucre dans le sang) / Inhibition temporaire de la digestion.
[4] La noradrénaline : une hormone et un neurotransmetteur, appartient à la famille des catécholamines comme l’adrénaline et la dopamine, produite principalement principalement produite dans le cerveau et par les fibres nerveuses du système nerveux sympathique, mais aussi en plus faible quantité par les glandes surrénales. Comme l'adrenaline, elle participe à la réaction de « lutte ou fuite », mais la noradrénaline est plus impliquée dans la régulation fine de la vigilance, de l’éveil, de l’attention, de la mémoire et des émotions. Elle provoque une vasoconstriction (réduction du diamètre des vaisseaux sanguins), augmente le rythme cardiaque, la force de contraction du cœur et la libération de glucose dans le sang.
[5] Henri Laborit : médecin et neurobiologiste français. "L’inhibition de l’action", Masson, 1979, et "Éloge de la fuite", Robert Laffont, 1976.